Rêver...

Encore une fois le crépuscule s'est dispersé dans la nuit
Après avoir écrit sur les murs 
DÉFENSE DE NE PAS RÊVER

Raymond Queneau

Souffle de l'air...

Je ne sais, mais subitement
Je sens la tristesse d'exister,
Ce rêve triste en filigrane
Entre rêver et rêver.


"Fernando Pessoa, Le Livre de l'intranquillité."

Déchirures...

Tout s'emmêle et se visualise médiocrement dans ce triste fatras de mes sensations confuses... 

"Fernando Pessoa : le livre de l'intranquilité"

Remous...





Le sel de la mer l'empêche de geler
Et chaque grain de peau
Est un grain de lumière...
Dans la nuit les oiseaux
Se balancent
Et la lune
Sur le fleuve en amont
S'insurge
Je n'entrevois pas
L'ultime déchirement
La guerre est proche
Et les doigts des enfants
Raclent une terre assoiffée de sang



Olivier THIRION 

Sans liesse !

Ores
Imperturbablement
J’étais celui qui ne me parlait pas
J’écoutais mon silence
Je ne comprenais pas

J’entendais
Comme un souffle
Un râle
Une signature
Un ballon qui se vide
Une feuille qu’on déchire

Je sentais le sable qui coulait
Et le sable n’avait aucune odeur

Je comptais mes pas
Mais pas encore
Mais pas de deux
Juste un semblant de sentier solitaire
Entre deux ormes
Et de sombres frondaisons

Ores
Cet été de neige
Où l’ombre de la transparence
Égratigné mes paupières
Passait comme un express
Vers l’horizon gelé 
 Olivier THIRION